KYÛREKI. DOUCEURS JAPONAISES
Mathilda Motte
Photographies : Claire Curt.
Préface : Ryoko Sekiguchi
La beauté de ce livre. Sa douceur, son rythme qui s’écoule lentement au fil des recettes sucrées de Mathilda Motte, des photos délicates et valorisantes de Claire Curt : ce tableau japonais n’en finit pas d’appeler à la contemplation, l’apaisement, l’émerveillement. On se nourrit d’une esthétique saisonnière fugace, à la manière des haïkus, dédiée à l’impermanence. Elle se révèle pourtant présente au point que l’on pourrait la toucher délicatement du doigt, ici et maintenant, en attendant de la déguster sereinement. Difficile de choisir d’emblée une recette à réaliser sur les traces de Mathilda Motte, parmi ses mochis, daifuku, dango et taiyaki. Elles nous ravissent toutes, nous murmurent, à travers la phrase de présentation du nom de la saison qui introduit chaque recette, la tonalité d’une gourmandise nouvelle, tout en finesse poétique. Un éveil sensoriel subtil nous conduit ainsi à réaliser que l’ancien calendrier japonais, le kyûreki, dessinait ses 72 saisons comme autant d’exquises célébrations de la nature en mouvement, à laquelle fait discrètement écho notre propre énergie. Des battements de joie de vivre.
Éditions de La Martinière. 255 p. 35 €