Octavie Wolters. Traduit du néerlandais par Catherine Tron-Mulder Rue du Monde aime la linogravure et sait nous la faire aimer. Il faut dire que cette maison d’édition “Jeunesse”, engagée dans une pédagogie esthétiquement valorisante pour les enfants comme pour les adultes, s’attache à ne jamais trahir les attentes des uns et des autres. La qualité du travail des illustrateurs, leurs techniques diversifiées mais toujours maîtrisées, leur démarche poétique dédiée à la nature, sa beauté comme sa fragilité, tissent des ouvrages comme celui-ci, dédié à l’étourneau, illustré avec finesse et présence en mode linogravure, en noir et blanc seulement ponctué de petites touches de jaune. Artiste plasticienne, l’auteure imprime elle-même ses linogravures et, à bien écouter la chanson de son étourneau, on perçoit également au fil des pages le chant de “tout ce qu’on ne voit pas mais qui est là” : la création d’Octavie Wolters, par exemple. Le monde animal, végétal, minéral, tous ces éléments naturels qui nous enchantent mais que nous négligeons parfois, faute d’attention, l’étourneau les chante. Il n’oublie rien, ni personne, car nous avons “besoin des autres pour devenir qui nous sommes”. Besoin profond de livres doux et profonds comme celui-ci pour avancer sur le chemin de cette altérité fondatrice.