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TOUT PLAQUER

Anne Humbert

Ne pas s’y méprendre. Il ne s’agit pas, dans ces pages brèves qui vont droit au but, de se la raconter en mode développement personnel  « il faut que je déserte pour me réaligner ». Pas du tout. L’intérêt de cet essai, c’est de considérer que « la désertion ne fait pas partie de la solution… mais du problème ». Enfin, on y est. Prendre la question dans le bon sens. Anne Humbert n’y va pas de main morte quand il s’agit d’argumenter, et nous nous sentons autorisés à dire que ça nous fait des vacances. Une bouffée d’air frais, régénérant. « Les défauts qui nous pèsent sont souvent structurels (de la société)», par exemple. Ça n’a l’air de rien, mais en fait, c’est essentiel. La désertion, cette désertion, n’a rien d’un acte subversif : elle repose même « sur un imaginaire néolibéral individualiste et inégalitaire », précise l’auteure. Nommée Le monde à l’envers, cette maison d’édition remet les idées en place. Avec Tout plaquer, pas question de tout plaquer, surtout sur des modèles consensuels et vains qui entretiennent l’illusion d’une autonomie. On se mobilise pour les autres, au cœur de notre vulnérabilité partagée, et c’est très bien ainsi.

Éditions Le monde à l’envers. 54 p. 5 €
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