Murielle Szac. Illustrations : Jeanne Detallante.
Les protest songs de Joan Baez ont ancré dans l’esprit de toute une génération des années 70, interpellée par la montée de l’impérialisme américain, les racines de la lutte contre l’injustice. Non seulement Joan Baez a chanté ces combats mais elle les a portés au-delà des frontières des États-Unis grâce à une voix puissante, claire, et à un vibrato unique. Ce roman graphique, totalement dans le ton de l’époque, mené de main de fan de la première heure, une certaine Nicole, illustre avec une justesse saisissante les fondements politiques et sociaux de l’engagement de la chanteuse, guerre du Viet-Nam en toile de fond majeure.
Alternance d’images psychédéliques et pop en pleine page ou de planches, en couleur ou en noir et blanc afin detemporaliser le récit : l’illustratrice Jeanne Detallante rythme la vie de Joan Baez, déroulée par Muriel Szac, de chansons devenues chants de protestation universels, célèbres protest songs non violents que les adolescents et les jeunes adultes découvriront dans la profondeur de leur contexte historique.
Tout commence à Woodstock, en août 1969, et se prolonge au côté de Martin Luther King lorsqu’il lance à la foule “I have a dream”, de Bob Dylan qui partagea sa vie, fait un arrêt à Hanoï, dans un abri anti-aérien, au Laos auprès des boatet land people qui fuient à tout prix leur pays, comme tant de réfugiés du sud-est asiatique. Elle milite sans relâche, consacre son temps et sa notoriété à faire entendre la voix des peuples opprimés par l’Amérique. Au fil des pages, Nicole, fidèle, se souvient de ces années, commente, continue d’admirer, jusqu’à l’épilogue aux cheveux grisonnants de ce roman fort incarné par une femme à jamais référente, destiné à encourager la poursuite du combat pacifique, comme à la première heure : dire haut et fort “non à l’injustice”.
Éditions Actes Sud. 72 pages. 18,50 €