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COUP DE CŒUR

Aucun gouvernement n'agit pour sauver la Palestine. Alors que femmes, enfants, hommes meurent sous les bombes, ne reste plus que la puissance de la poésie. Pour dire, témoigner, continuer d’aimer.

Gaza, un corps

Malika Berak. Illustrations : Khaled Takreti.

“Gaza, un corps”. Gaza, un cœur. Brisé. Quelle beauté dans cette prose dédiée à la Palestine ! Naturellement, les larmes montent aux yeux à la lecture du texte poétique de Malika Berak, et elles dessinent de toute la force de ces incantations, un lit “d’oliviers frémissants et d’amandiers en fleurs immaculées” dans lequel laisser reposer son chagrin. “… Un corps celui de leur désir leur tendresse leur renaissance ils s’y sont échoués au terme d’une mésaventure quand ils n’avaient plus rien à revendiquer le corps de Gaza… “GAZA, UN CORPS”. MALIKA BERAK Ourlé à merveille, façonné de mots d’une humanité infiniment délicate devant la férocité glaciale de la haine à l’œuvre depuis des décennies, cet ouvrage porte la voix d’un peuple, d’une terre, d’une tragédie, et d’un amour : celui que voue Malika Berak à ce pays qu’elle connaît pour y avoir exercé une partie de sa carrière diplomatique, d’où se déploie le son de la noirceur et “le parfum du malheur”, ici sublimés. Puisse ce tract poétique apporter là-bas, sur les ailes de correspondances éternelles qui lui donneraient corps, la puissance de la pensée ensemencée ! Jamais cette passerelle ne fléchira. Que soit remercié l’intention éclairée de l’éditeur de cet objet volant non intercepté par l’obscurité. Nos yeux pleurent, mais ils demeurent grands ouverts sur l’immensité de la vérité en chair et en os.
Éditions Plan B. 47 pages. 10 €